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Accepter l'autorité : quels renoncements, quelles découvertes ?
Pour l'enfant précoce, accepter l'autorité
C'est renoncer à la toute-puissance :
* cognitive: mon intelligence me suffit, en plus je passe
mon temps à me mettre au défi seul, je n'ai pas besoin des
autres,
* affective: si c'est moi qui décide, je ne dépends pas des
fluctuations et incohérences des autres qui bien souvent ne
comprennent rien à mon monde.
C'est accepter :
Que d'autres interviennent dans mon monde intérieur,
viennent le perturber, l'insécuriser, le désorganiser. Et
comme pour moi tout est en lien, laisser entrer l'autre c'est
risquer le chaos....parce que l'autre n'a pas forcément
perçu ma sensibilité, mes besoins spécifiques....alors le
laisser avoir autorité sur moi c'est lui ouvrir un espace
protégé, que j'avais appris à cacher et à ne pas partager.
C'est découvrir:
D'autres modes de pensée,
L'échange et le respect de la différence,
Le dépassement de soi,
Qu'il a toute sa place dans ce monde.
L'enfant précoce va demander une autorité bienveillante,
une autorité qui intègre ses besoins spécifiques, tant
cognitifs qu'affectifs, dans le but de l'aider à trouver sa
place parmi les autres avec ce qu'il est fondamentalement.
EN CONCLUSION
L'autorité est nécessaire pour l'enfant précoce comme pour
tout enfant, elle va l'aider à se construire, à grandir,
entouré d'adultes rassurants. Mais cette autorité ne pourra
être normalisatrice ou autoritaire, au risque, pour l'enfant,
de se couper de lui-même.
Elle devra être là encore, créative et attentionnée,
validante, faite de respect et compréhension mutuelle.
L'autorité met en jeu au moins deux personnes, et c'est cet
enjeu du « être deux » qui me paraît essentiel pour l'enfant
précoce.
L'autorité tolérante autorise, dans un cadre donné, qu'il y
ait plusieurs chemins pour atteindre l'objectif. C'est dans ce
« plusieurs chemins» et cet espace de liberté à l'intérieur
du cadre que l'enfant précoce pourra trouver toute sa
place, avec sa singularité, sans conflit, ni avec lui-même, ni
avec les autres.
Alors qu'il avait pris l'habitude de refouler son mode de
pensée ou ses besoins et de les garder cachés bien
précieusement au fond de lui, cette forme d'autorité va lui
permettre de les mettre au monde, sans risque de reproche
ou de rejet.
L'autorité tolérante trouve sa place aussi bien dans le
travail cognitif (il peut y avoir plusieurs chemins pour
arriver au même résultat) que dans le besoin de sécurités
affectives (tu dois aller à tel endroit, qu'est-ce qui serait le
plus confortable pour toi et on va voir si on peut).
Que ce soit à la maison ou dans le travail scolaire, c'est
cette autorité-là qui aidera nos enfants à se construire dans
le respect d'eux-mêmes et des autres, dans un juste
équilibre, dans une recherche de coexistence et de
connaissance de soi et des autres, et non plus d'opposition.
C'est une forme d'autorité beaucoup plus vivante et
intéressante que les autres, beaucoup plus créative aussi,
qui permet, à l'intérieur du cadre et de la contrainte, de
découvrir un espace de liberté et de créativité existentiel.
Je ne doute pas que vous-même allez explorer cet espace
dans votre vie de tous les jours, et si vous faites découvrir
cet espace de liberté intérieure à votre enfant, il n'aura pas
besoin que les autres changent, lui, gèrera la contrainte
totalement différemment et ne se sentira plus remis en
cause par les injonctions des autres, qu'il respectera tout en
respectant ses besoins profonds.Extrait de la lettre AFEP n°61
Tags : autorite, autre, enfant, besoin, espace, precoce, eip
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Commentaires
Ho que je retrouve mon loulou ! L'autorité ... ne pas répondre ... ne rien avoir à redire !!! Un "combat" de tous les jours.