• Le cadre

    LE RÔLE DU CADRE

    Le Cadre

     

    Le fonctionnement précoce implique un conflit interne très
    fort par rapport au cadre, cadre qui protège mais cadre qui
    enferme....
    Quelle représentation auriez-vous du cadre si vous deviez le
    définir en un mot ?
    Le cadre c'est ce qui borne, limite l'action de quelqu'un,
    circonscrit un sujet.
    Mais pour beaucoup de précoces le cadre est vécu comme
    « ce qui empêche ».

     

    Ceci va s'inscrire très tôt pour ces enfants dont la pensée
    puissante et sans fin va vite se heurter à la réalité qui, elle,
    est « finie » et incarnée. Pour l'enfant précoce, la
    frustration face à cette réalité qui ne veut pas coller à
    l'imaginaire va être un conflit très fort qui durera.

     

    L'école va malheureusement souvent venir imposer un
    cadre qui ne prendra pas en compte le fonctionnement de                                                                                                                                                l'enfant précoce et ses besoins et va très vite lui imposer un
    cadre inadapté de manière absolue. Dans ce cas l'enfant
    n'aura plus que le choix de se soumettre ou de déranger, la
    notion de coexistence entre ses besoins et le cadre n'étant
    pas possible.
    Très souvent, le premier cadre extérieur et socialisant
    qu'est l'école, ne va avoir, comme soucis, que de faire
    entrer l'enfant dans « le moule », à structurer ou
    réorganiser son mode de pensée en fonction uniquement
    des objectifs et critères scolaires, sans se soucier de son
    mode de pensée.
    Quel parent n'a pas entendu « qu'il fasse d'abord ce qu'on
    lui demande et ensuite on verra ce qu'on peut faire! » ?
    Le recours à l'autorité, lorsqu'elle touche à la conformation
    de la pensée, peut être alors très nocif jusqu'à la dépression
    pour certains ou les troubles de comportement pour
    d'autres.
    L'enfant qui dérange à l'école est un enfant qui n'est pas
    reconnu dans ses besoins fondamentaux, à qui on impose
    le choix impossible pour lui de se soumettre en se reniant
    fondamentalement ou d'être exclu du groupe, rejeté du
    cadre qu'on lui avait présenté comme bon pour lui, donc ce
    serait lui qui ne serait pas « bon » pour le groupe.
    Certains diront, donc il ne faut pas mettre nos enfants à
    l'école.....
    Ce n'est pas si simple car l'enfant précoce a lui aussi besoin
    de certaines méthodes de travail que l'école demande et
    propose, parce que vivre en société c'est accepter de
    partager des codes communs que l'école donne.
    Encore une fois, le problème ne se situe pas au niveau des
    principes « il doit ou non aller à l'école » mais du
    COMMENT.
    Si l'école accepte de voir la complémentarité qu'il peut y
    avoir entre l'intelligence précoce et l'intelligence scolaire, si
    les deux modes de pensées peuvent être vus comme non
    opposés, si les méthodes proposées à l'école peuvent être
    vues comme des compléments et non des substituts à leur
    propre méthode et leur mode de pensée personnelle,
    alors, elles ouvrent l'enfant précoce à d'autres modes de
    pensée que le sien, elles l'enrichissent, au lieu de s'opposer
    et être destructrices.
    Mais pour mettre en place cette démarche de COEXISTENCE,
    il faut que nous aussi parents, puissions être
    intimement persuadés qu'elle est la solution....car bien
    souvent
    - soit notre vécu traumatique de l'école nous ferait vite
    reculer et rejeter le système scolaire,
    - soit, à l'inverse, un vécu sur-adapté au système scolaire
    avec réussite à la clef, nous fera nier les besoins de l'enfant
    en lui disant qu'il peut très bien s'adapter. Là encore, le
    juste milieu n'est pas simple à trouver, et les oscillations
    peuvent être fréquentes….
    Réconciliation avec le système scolaire après une réunion
    où nous nous sommes sentis compris.....
    Envie de sortir notre enfant de ce système après une
    discussion avec l'enseignant qui décidément n'a rien
    compris....
    L'enfant précoce trouvera sa place dans le système scolaire
    si celui-ci accepte de ne pas venir d'emblée s'opposer à son
    fonctionnement interne. Cela me paraît être l'enjeu pour
    que le cadre scolaire ne soit pas vécu comme répressif mais
    lieu de rencontre. Pour que l'autorité ne soit pas que
    sanction mais aussi espace de construction de soi.
    Et nous, en tant que parents, allons avoir la lourde tâche de
    mettre des mots sur ces besoins, de favoriser la rencontre,
    de dépasser nos propres griefs vis-à-vis d'un système qui a
    pu nous faire souffrir nous-mêmes. Ça ce sera notre gros
    travail!
    Que ce soit à l'école ou à la maison, une autorité rigide et
    qui n'intègrerait pas les spécificités de l'enfant précoce ne
    peut être que néfaste et destructrice. Elle coupera l'enfant
    de ses ressources propres.

     

    Extrait de la lettre de l'Afep n°61

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